Histoire d’un discours

Vendredi 25 mars 2022. Le début du discours de Laurent Gabella, le président de la SIC, a provoqué des sourcils froncés et quelques regards interloqués. L’Europe n’échappe pas à la guerre en Ukraine. Les allocutions d’ouverture de la 47e édition du Comptoir du Nord Vaudois non plus. Les mots de Laurent Gabella ne font pas exception. Et, comme à chaque fois que le président de la SIC s’exprime, ils tombent juste. Parfaitement juste.

Cette introduction tragiquement réelle finit par détendre les visages. En fait, elle a servi à rappeler tout un florilège de valeurs fortes et positives qui reviennent dans de si sombres périodes.

Laurent Gabella réduit la taille de son échelle : d’européenne à yverdonnoise. Ainsi, il exprime que, selon lui, maintenir le Comptoir du Nord Vaudois, c’est : 

“ne pas céder à la tentation de l’apathie devant le spectacle du tragique ; ne pas nous sentir coupables de célébrer nos fêtes, d’être joyeux, gris, allumés, bavards, gourmands, goinfres et partageurs ; vouloir parler d’autre chose mais en parler quand même”.

Selon le président de la SIC, les crises que le monde traverse nous rappellent la primordialité de

“reconquérir notre indépendance en cultivant, dans tous les sens du terme, nos terres, nos territoires, nos savoir-faire”.

Dans cette quête, la SIC et le CdNV07, qu’elle mandate, offrent une vitrine de nos terres, nos territoires et nos savoir-faire régionaux. Par le Comptoir, évidemment.

Cette mission de la SIC, tout comme les valeurs revenues mentionnées plus haut, avait besoin d’être remémorée. Actualisée. Laurent Gabella raconte 

“[le] vaste chantier [qui] a été entrepris au sein de la SIC, qui s’est interrogée sur son sens et sa fonction, mais aussi sur sa façon, au sens vestimentaire du terme”.

Après des remerciements, prononcés une main sur sa belle cravate mentionnée quelques instants plus tard par Philippe Leuba, le président de la SIC conclut. Au vu des sourires sous la tente, une partie de la foule est habituée au genre de final de Laurent Gabella. Alors, sans originalité et pour le citer une fois supplémentaire :

“Vive le Comptoir du Nord Vaudois, vive la résistance et merci pour votre attention”.