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Entretien avec Pierre-André Michoud

Comité

05 avril 2023

PRÉSENTATION

Pierre-André Michoud se décrit comme un hôtelier passionné par ce qu’il fait depuis bientôt 3 décennies.

En 1984, une fois sa formation à l’École Hôtelière de Lausanne terminée, il saisit l’opportunité de quitter ce domaine professionnel. Il travaille d’abord pour American Express. Ensuite, pendant 13 mois et à travers 17 pays, il prend le temps de voyager pour, selon ses mots : “découvrir d’autres pays et surtout d’autres climats de travail”. Suite à ça, il est employé dans une clinique, avant de repartir en Indonésie, un pays-coup de cœur où s’offre à lui l’occasion de travailler dans une compagnie de trading. À son retour en Suisse, il est employé dans une autre clinique. Après ces aventures hors de l’hôtellerie, à nouveau dans son Yverdon-les-Bains natale en 1994, il décide de revenir dans le métier. “J’ai eu d’autant plus de plaisir, parce que je savais que c’était vraiment ce que j’avais envie de faire”, affirme-t-il.

Depuis ce moment-là, Pierre-André Michoud s’investit beaucoup dans sa ville. Il assume la gestion de l’Écusson vaudois pendant 10 ans, s’engage politiquement, siège au comité de la SIC quelques années pour y revenir en 2022 et crée l’Hôtel du Théâtre avec son épouse. “J’aime ma ville. Ça explique tous mes engagements. Mais après mes voyages, je l’ai vue différemment. Je l’ai regardée avec d’autres yeux que celui qui avait passé son enfance ici. Je me suis demandé quel était le potentiel. Je me suis intéressé à ce qu’il se passait”. Tout ce temps, sa ligne de conduite était : “tout seul, on n’est pas grand-chose. Quand on se met à plusieurs, on peut faire quelque chose de mieux”.

YVERDON-LES-BAINS ET LE RESTE DU MONDE

Avant d’être entouré comme il l’est aujourd’hui, Pierre-André a fait cavalier seul. Ses 13 mois d’aventures à l’étranger se feraient en solitaire, c’était une certitude pour lui. Pour autant, il a rarement senti de la solitude et le mal du pays. Il raconte : “pendant mon voyage autour du monde, j’ai perdu un jour dans ma vie en passant du Sud vers l’Océan Pacifique. Je ne suis jamais retourné dans l’autre sens, donc j’ai toujours un jour à regagner”.

En attendant, il vit sur le fuseau horaire d’Yverdon-les-Bains. Et s’il avait la possibilité de déplacer cette ville ailleurs dans le monde, où serait-ce ? Pierre-André répond du tac-au-tac : “Yverdon ne peut être qu’ici, parce que c’est Yverdon. Maintenant, il y a d’autres pays qui m’ont fasciné où, si je ne mettais pas forcément Yverdon, je m’y mettrais au moins moi”. Pierre-André pense à 3 pays en particulier : le Venezuela avant Chávez [son ancien président, ndlr], la Nouvelle-Zélande et l’Indonésie. De ces pays et des 14 autres de son voyage, il explique : “je l’ai fait pour moi. Ça m’a apporté de l’humilité, ça m’a fait plaisir et j’ai beaucoup découvert”. Il tient à ajouter : “pendant ces 13 mois, je ne me suis senti en vacances que les 2 premières et les 2 dernières semaines. Mon job, c’était de découvrir le monde. Ça m’a fait vivre ça différemment. Vivre une expérience professionnelle dans un pays ou visiter un pays en tant que touriste, ce n’est pas la même chose”.

20 ANS PLUS TARD

Du déplacement dans d’autres pays, cette entrevue passe à celui dans d’autres années. À 2 décennies de là, où et comment Pierre-André voit-il la SIC ?

Sa réponse est la suivante : “les choses changent très vite. Ce qui me fait un peu peur, c’est l’habileté qu’il y a à faire fi du passé, à le dénigrer voire à le rejeter, sans vouloir comprendre pourquoi ça a été comme ça. Surtout avec un effet culpabilisant qu’on vit actuellement. Ça n’aide pas. On peut trouver des solutions, on peut parler des erreurs qui ont été commises, mais dire que si ça n’avait pas été comme ça, ça aurait été mieux, c’est une grosse erreur. On ne le sait pas”.

En parlant de l’année 2043, il complète : “les relations ne seront pas les mêmes. Mais on aura toujours besoin d’un regroupement de gens ayant certains intérêts communs pour discuter et partager. Ce sera peut-être en ligne, ça j’en sais rien, mais l’être humain aura toujours ce besoin de contact. Il y aura encore des interactions humaines. On est pas des machines et on a assez mal vécu ces années de Covid. Par contre, ce qui devient de plus en plus difficile, c’est la tolérance et la recherche de consensus. Aujourd’hui, je trouve un peu dommage, mais on est plus enclin à interdire”.

SIC ET RECONNAISSANCE

Retour au présent, sans dévier du sujet de la SIC. Selon Pierre-André, pourquoi mérite-t-elle d’être connue de toutes et tous ?

“On mérite toujours d’être connu pour ce qu’on fait. Maintenant, il faut savoir si ce qu’on fait est juste, ou correspond à la demande. Le nom de la SIC n’est peut-être pas forcément clair, parce qu’elle s’est appelée comme ça il y a très longtemps. En fait, on est une association dans laquelle on essaie de mettre les gens ensemble. Là, en l’occurrence, c’est une communauté d’intérêt régional, parce que ça concerne le tissu commercial et industriel d’une ville. On va autant discuter avec un dentiste qu’un avocat qu’un vendeur de chaussures ou qu’une entreprise sur Y-PARC. Mais tout ça dans un même tissu, qui est Yverdon-les-Bains et sa région. On est un pont avec les instances dirigeantes et la population. Je pense que c’est très important et qu’il y a beaucoup à faire. Les membres du comité, on est seulement de passage dans la vie de la SIC, comme chaque humain sur terre, en fait. On ne chamboule pas forcément tout, mais on essaie d’amener des choses en espérant que ça continue après.”

1 VOEU

Il y a donc ce que Pierre-André espère en tant que membre du comité de la SIC. En parlant de ce qu’il souhaite, y a-t-il un vœu qu’il souhaite formuler ?

“Freiner un peu la course folle à tout. Dans tous les domaines.” Il s’explique : “je pense qu’on va trop vite pour plein de choses et qu’on n’a pas besoin de ça. Prendre le temps de vivre pour soi. Parce que d’un côté, je trouve qu’on est individualistes, mais qu’on ne peut pas s’empêcher de partager ce qu’on fait avec tout le monde. Donc réapprendre ce que c’est de partager, de faire partie de groupes”.

Il évoque un second vœu : “rencontrer Roger Federer, mais je ne sais même pas ce que je lui poserais comme questions”.

NOUVEAU PRÉSIDENT

Pour terminer cette entrevue, retour à la réalité. Le vendredi 24 mars dernier a eu lieu l’assemblée générale de la SIC. À cette occasion, Laurent Gabella a fait ses adieux au comité. Il a laissé sa place et, avec l’accord des votants, Pierre-André le remplace. Alors si le comité de la SIC était un jeu de cartes, laquelle est maintenant cet hôtelier passionné ?

“Le roi. De cœur, parce que je mets du cœur dans ce que je fais. Quand je réponds le roi, je ne pense pas au côté royaume et dictature, mais plutôt à l’autorité naturelle. Ce bon côté-là du roi. Il n’a pas besoin d’être un atout pour avoir l’autorité dans sa famille. Je sers plutôt au rassemblement du peuple, en tant que roi. Donc, roi de cœur. Pas le trèfle parce que je ne suis pas si vert que ça, le pique non, je n’aime pas envoyer des piques et le carreau, ça ne m’inspire pas grand-chose.”

En tant que bon roi pacifiste, Pierre-André termine ce moment par de sages paroles et un sourire : “dans le jeu de cartes, l’as est toujours le plus fort. Ça veut peut-être dire que le roi de cœur est le président de la SIC et l’as, l’assemblée générale”.

L’ancien président de la SIC et le nouveau plaisantent sur leurs ressemblances : physiquement (cheveux et barbe blancs), mais aussi géographiquement (tous deux habitent la rue de la Plaine d’Yverdon-les-Bains).

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